La Morenada
La souffrance des mineurs afro-américains
Cette danse qui portait à l'origine le nom de "los morenos" (les bronzés ou gens de peau foncée) trouve son origine à l'époque coloniale où de nombreux noirs de Guinée sont "importés" par les Espagnols pour travailler soit dans les haciendas, soit, pour les plus forts, dans les mines d'argent de Potosi.
La danse et sa chorégraphie sont une satire des méthodes utilisées par les conquistadors dans le travail des mines et de la mélancolie et de la souffrance des esclaves noirs.
Les hommes portent un costume impressionnant de plumes et de plaques ouvragées, ainsi qu'un masque et chapeau orné de plumes et une matraque, symbole de lka domination et de la punition, tandis que les femmes sont "habillées" d'une jupe très courte, de longues bottes et d'un petit top laissant nues les épaules... Charmant n'est-il pas?
Le Tinku
Le sang en honneur à la Pachamama
Tinku signifie en quechua rencontre, danse traditionnelle guerrière qui se déroule au nord de Potosi et au sud d'Oruro dans les communautés rurales. Cette danse rituelle permet à deux indigènes qui sont en désaccord, de mesurer leur force, de faire couler le sang afin de solliciter l'abondance et la fertilité de la déesse terre « Pachamama ». Le sang qui tombe pour nourrir la terre indique une année de bonne augure et une bonne récolte.
La Kullawada
La danse des artisans de la laine de lama.
La Kullawada est une danse de l'altiplano dont les origines sont antérieures à l'arrivée des espagnols en Bolivie. La Kullawada est la danse des fileurs et tisseurs de laines de lamas. Elle met à l'honneur les précieux textiles qui étaient un des piliers sociaux-économiques de la culture andine des Kollas
Les costumes des danseurs sont élégants, brodés et décorés de perles et monnaies, hommes et femmes portent le même chapeau (kh'ara) ainsi qu'une quenouille (k'apu).
Les Chutas
La danse des arlequins boliviens
Cette danse vive, gaie et colorés qui remonte à l'époque coloniale, est originaire du peuple indigène de la ville de La Paz. Elle est dansée en période de carnaval au son heureux du huayño. Choqueyapu qui est la rivière qui traverse la ville de La Paz, est à l'origine de nom donné aux habitants « chukutas » qui a été plus tard remplacé par «chutas ».
Les hommes portent chapeau et un costume avec une broderie impressionnante qui recouvre la plupart de leur costume.Le masque, un visage à la peau rose, yeux bleus, barbe et moustache, est une ironisassion de l'homme blanc par le serviteur indigène.
De temps en temps, une voix aiguë émane de derrière le masque, avec des occurrences et des incohérences pour le plus grand plaisir du public.
Les femmes portent une jupe typique, une veste bordée ,un chapeau et des chaussures plates portée , dans la vie quotidienne, par les femmes indigènes « cholitas ».
Los Caporales
La danse rythmée et virtuose des mulâtres
En espagnol, au temps de la colonisation, le contremaître "caporal" est choisi par le grand propriétaire terrien des "haciendas" pour surveiller les esclaves au travail, et jouissait pour cela de certains privilèges. Il pouvait être indifféremment noir ou blanc (souvent mulatre), mais il était dans tous les cas très craint des esclaves pour son autorité, sa rudesse et les mauvais traitements qu'il pouvait infliger.
La danse des "caporales" exprime la majestuosité et l'autorité des "caporales" dans la diversité et les couleurs du costume et dans la force de la chorégraphie. La danse est très rythmée et acrobatiques .
Le rythme est marqué par les cloches que le "caporal" porte attachées aux bottes et qui représentent les chaînes qui portaient les esclaves.
La danse des "caporales" s'inspirent de la Saya et du Tundiqui, rythmes traditionnels des Yungas boliviens (zone tropicale de la Bolivie qui comptait de nombreuses haciendas).
Le rôle de la femme dans cette danse est important. Elle bouge rapidement les hanches, les épaules et agite les mains, avec des petits pas à contretemps. Elle porte unejupe très courte et une blouse brodée.
La Diablada
La danse de la lutte du bien et du mal
La Diablada est une danse d'inspiration profondément religieuse dont l'origine remonte au XVIIème siècle quand les mineurs de Potosi et d'Oruro reconnaissent la Vierge du Candelabre comme la Mère Protectrice des travailleurs et Sainte Patronne des mineurs.
Ils dansent à l'époque déguises en Diables pour ne pas provoquer la colère du "Tio" des mines
(Oncle - démon).
La Diablada est la danse la plus important du Carnaval d'Oruro, et toujours la première à ouvrir les festivités de l'Entrée.
Les personnages principaux de la danse sont Lucifer et l'Archange Michel, les diablesses et les "Chinas Supay", ou fille du Diable (Supay veut dire Diable en Quechua), les ours et condors.
La chorégraphie illustre la lutte entre les légions infernales et l'Archange Michel et la déroute des 7 péchés capitaux. Les démons gagnent la première manche et envahissent la terre pour en extirper la religion catholique. La seconde est remportée par les légions célestes. Apres la victoire, les démons doivent confesser leurs péchés. |
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